Nous quittions sans regret le complexe d' Opuwo où nous avions passé la nuit . Bien que nous soyons dimanche, le supermarché,
fermé la veille était ouvert . Nous nous y réapprovisionnions ... de telles occasions sont assez rares en Namibie, il s' avère vraiment
utile de les planifier tout au long du voyage . Cependant, en guise de dépannage, il est toujours possible trouver dans les villages,
quelques épiceries ne proposant bien souvent que très peu de diversité et de choix .
Filant vers le Nord, nous empruntions la D3700 . Dès les faubourgs d' Opuwo dépassés, nous y retrouvions des paysages qui nous
étaient plus agréables . Nous y avons vu également quelques animaux, tels l' impala à face noire ou le rollier à longs brins que nous
n' avions pas rencontrés jusqu' alors ... ainsi que nos premiers spécimens de baobabs !
La piste était très roulante, bordée de nombreux villages traditionnels Himbas ; la traversée de leurs troupeaux (vaches ou chèvres),
des enfants réclamants "sweets, sweets ...", nous incitaient néanmoins à faire preuve de la plus grande prudence .
Notre guide papier mentionnait "... les 80 derniers km exigent un 4x4 . De manière générale, la route n' est pas l' une des meilleures
de Namibie ..." : il n' en a rien été ! La piste était bonne de bout en bout, et rejoindre Epupa avec une simple voiture de tourisme nous
a semblé tout à fait envisageable . Si nous l' avions su, nous aurions volontiers zappé l' étape Country Lodge (Opuwo), et relié
directement Purros à Epupa ... C' est selon nous, tout à fait envisageable !
L' arrivée à Epupa a été assez magique ... Au milieu de paysages arides, les rives de la rivière Kuene offraient une végétation presque
tropicale ; depuis la piste, on a pu en partie, entrevoir les chutes .
On nous avait très vivement recommandé de réserver notre emplacement de camping à Epupa sous peine de ne pas y trouver de place !
Sur les conseils de Madiza-Tour, notre choix s' était porté sur Epupa Camp, le camping le plus éloigné des chutes . Autant la réservation s' est montré totalement superflue (les 4 campings que compte Epupa disposaient chacun de nombreuses places), autant nous n' allions pas
regretter le choix de ce campsite : assurément, un autre de nos coups de cœur !
Idéalement situé en bord de rivière, il dispose de très vastes emplacements, de sympathiques toilettes et d' une douche privative
(équipée de donkey) . Lors de notre arrivée, face à notre emplacement, un petit crocodile prenait le soleil sur les rives du Kuene .
Longeant la rivière bordée de palmiers, puis traversant le village d' Epupa, nous nous dirigions vers les chutes, elles font la renommée des lieux ...
Un peu en aval des chutes, un sentier longe la rivière et offre une magnifique vue panoramique sur celles-ci . Le chemin est évident
et ne nécessite pas de prendre un guide pour y mener (sur place, on ne manquera pas de vous le recommander néanmoins !) .
En contemplant ce magnifique décor, nous réalisions la raison pour laquelle nous étions venus jusqu' ici, aux frontières de l' Angola .
En effet, nous faisions face à ce pays, positionné juste sur la rive opposée du fleuve, celle bordée de baobabs . Les chutes d' un dénivelé
de 60 mètres s' étalent sur plus de 500 mètres ; elles offrent un spectacle unique, inattendu et réellement sublime !
Nous avons emprunté le sentier jusqu' à rejoindre une petite plage de sable en aval des chutes . Néanmoins, la présence de possibles
crocodiles nous incitait à la prudence ... Barbara, intrépide, se risquait néanmoins à tremper les pieds dans les eaux réputées abriter
de nombreux voraces crocodiles.
Et l' après-midi s' est ainsi paisiblement écoulé, savourant la magie des lieux . La soirée l' a été tout autant, confortablement installés
sur notre emplacement de camping bénéficiant d' une situation assez privilégiée ...
La journée du lendemain devait être consacrée à la visite d' un village Himba ; nous ne pouvions pas rester sur le goût amer laissé
par celle effectuée à Purros . Il en était proposés dans le cadre des activités du camping, mais le prix de 40 € par personne était
cependant dissuasif, un montant que nous ne consentions pas à payer si d' aventures, l' issue de cette nouvelle expérience se révélait
aussi désastreuse que celle vécue précédemment . Devant notre moue dubitative, la gérante de l' établissement nous a recommandé
les services d' un guide "freelance" : Jão . En même temps que de nous le recommander, elle nous assurait qu' il n' allait pas manquer
de venir nous solliciter ... Effectivement durant la soirée, celui-ci s' est rendu sur notre campement : il nous proposait la visite d' un
village pour le lendemain ; le programme qu' il nous détaillait nous semblait tout à fait promettre du meilleur .
Son prix : 5 € par personne, auxquels il fallait ajouter l' achat de quelques provisions à l' épicerie locale . Nous devions en outre utiliser
notre véhicule personnel pour rejoindre le village distant de 7 km ... Et zut, nous qui envisagions ne pas avoir à tout replier pour une fois !
Rendez-vous était donc pris pour le lendemain, dès 7h30 ...
Il était 7h30 tout pile... Jão était là, nos sympathiques voisins français allaient nous accompagner pour cette visite .
Nous sommes préalablement passés à la petite épicerie d' Epupa afin d' y effectuer les quelques achats sélectionnés par Jão,
et que nous allions remettre à nos hôtes : de la semoule de maïs, de l' huile, du sel, une sorte de tabac à chiquer ...
Le village vivait ... et c' était plutôt rassurant !
Le chef du village nous y a sympathiquement acceuillis : "Moro, moro !" ("bonjour, bonjour") . La façade d' abord très solennelle
du personnage s' est très vite effacée au profit d' un visage plutôt enjoué ... et çà aussi, c' était plutôt rassurant !
L' homme s' est amusé à nous voir répéter tour à tour les quelques mots qu' il nous avait enseignés . Le public exclusivement constitué
de femmes et de jeunes enfants, affairés à des tâches domestiques, était hilare ... l' ambiance était vraiment détendue, et là encore,
c' était plutôt rassurant !
Nous avons eu droit à une double traduction ; de la part de Jão tout d' abord, mais également de la part du père de la famille française
qui nous avait accompagnés . Celui-ci retranscrivait alors les informations en français pour les membres de sa famille et pour nous
même ... et çà, çà a été plutôt instructif pour nous, qui bien souvent au cours du voyage, n' avions compris qu' environ seulement la moitié
des renseignements reçus !
De cette rencontre semblait émaner un véritable échange (certainement illusoire, mais cela nous a rassuré de s' en persuader) .
Nous en avons beaucoup appris sur eux, mais ils semblaient également curieux à notre égard, s' amusant de nos réponses :
elles semblaient aussi les intriguer . Petit à petit le dialogue par traducteurs interposés s' est instauré ; naturellement nous osions
prendre des photos que le groupe s' amusait tour à tour à visionner ; un ballon avait également été l' occasion d' échanger quelques
passes au pied avec les plus jeunes ...
Les chevilles et les poignets des femmes himbas sont encerclés de bijoux, les cheveux sont tressés et enduits de ce même mélange de graisse et de terre qui recouvre leurs corps ; elles sont uniquement vêtues de peaux de chèvre .
La rencontre de ces femmes (toutes enceintes) et de ces enfants avait été riche en émotions ... Les Himbas (le peuple rouge) sont issus
d' un peuple de pasteurs nomades, ils vivent de leurs troupeaux de vaches et de chèvres, de troc et de la vente de quelques objets
confectionnés par leurs soins et vendus aux touristes ... Nous supposions les hommes au travail ?!
Le moment ainsi partagé n' a pas semblé qu' unilatéralement apprécié ... et çà a été plutôt rassurant !
Par l' intermédiaire du camping et de Jão, nous leur avons adressé chacune des photos que nous avions prises prises sur leur camp .
Puis, Jão nous a emmené visiter un cimetière Himba . Les deux femmes que nous transportions pour les conduire à l' hôpital d' Epupa
ne nous y ont pas accompagnés ... Alors que nous nous en étonnions un peu, Jão nous a expliqué que les himbas ne se rendaient sur
les tombes qu' à l' occasion d' un nouveau décès ayant eu lieu au sein de la tribu .
Jão nous avait réservé une autre très belle surprise : celle de la visite de l' école d' Epupa .
Nous y avons découvert, rassemblés dans une même classe, une quarantaine d' enfants
de tout âge et de toute tribu confondus, tous réellement enjoués, coachés par une très
dynamique et sympathique maîtresse .
Tous pensionnaires, ils vivent ici ensemble, tout au long de la semaine, et regagnent leur village
le Vendredi . Le dortoir, un pour les filles, un autre pour les garçons, est constitué d' un bâtiment
de type "Algeco" sans autre ouverture que la porte d' entrée ; sur le sol, sont dispersées quelques couvertures . Durant cette visite riche en émotions, nous avons essayé de répondre aux questions
des élèves ... Parce que curieux, elles fusaient de toutes parts !
Ils semblaient vraiment heureux de nous montrer leur travail scolaire, plus encore d' entonner un chant animé qui n' allait pas manquer
une fois encore de nous émouvoir . Barbara (enseignante) et l' incroyable instit' de cette classe ont échangé leurs coordonnées ;
conjointement, elles devraient mener un projet pédagogique .
Nous ne sommes revenus au camp que vers midi . De l' avis de tous, le bilan de cette
matinée passée en compagnie de Jão était vraiment positif . Nous étions enthousiastes,
et ces fabuleuses rencontres n' allaient pas manquer de marquer nos esprits à tout jamais .
Le déjeuner à peine avalé, nous repartions nous balader le long de la rivière Kuene .
L' objectif clairement affiché était d' y débusquer des crocodiles ... Nous n' en avions pas vus
hier au cours de notre promenade en aval des chutes : de toute évidence, ils ne devaient
peut-être pas s' y aventurer ! Aussi aujourd' hui, allions nous nous balader sur les rives
en amont de celles-ci .
Nous n' avons pas eu beaucoup à marcher ... environ 300 mètres au-delà du camping, nous pouvions observer deux beaux spécimens posés sur le sable et se dorant au soleil . Alors que nous poursuivions notre balade plus en amont, nous n' allions hélas plus en découvrir d' autres .
Rebroussant chemin, nous nous dirigions à nouveau vers les fabuleuses chutes jusqu' à nous en approcher au plus près ...
Epupa avait été véritablement une belle étape marquée par de superbes rencontres, et la découverte de paysages namibiens aussi
inattendus qu' extraordinaires . Epupa Camp et ses espiègles singes jouant au dessus de nos têtes, dans les palmiers bordant la rivière,
est à notre avis un établissement à privilégier pour un séjour à Epupa ... Nous le recommandons vivement !